À travers une série de nouvelles et récits de vie fictionnels, Tiqvah nous esquisse des portraits de femmes fortes face aux épreuves d’une vie, de la première déception d’une petite fille aux retrouvailles inespérées d’une mère et de son fils migrant. Une écriture dense partagée dans ces quelques récits dont on ne perd pas une miette.
Extrait
Chekina a 45 ans. Un peu tard pour faire des études. Pourtant, elle s’accroche. Ce diplôme d’aide-soignante, elle le veut depuis trop longtemps. Ce n’est ni son âge ni ses lacunes en français qui l’en empêcheront. […]
Pour rejoindre son école, la seule qui l’ait acceptée, elle prend le premier bus à 5 heures du matin. Elle rentre après 20 heures, fatiguée. L’hiver, c’est particulièrement pénible. Elle marche, trainant les pieds, le dos courbé et à pas lents. On la dit courageuse. Elle se sait tenace, têtue, guidée par ce rêve qu’elle porte depuis la naissance de son fils, Bienheureux.